Ben Amor: Meloni envisage d'appliquer le modèle Caivano en Tunisie
Le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, Romdhane Ben Amor, a déclaré, lors d'une intervention téléphonique dans "Midi Show" que la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, comptait reproduire le "modèle Caivano" en Tunisie, en encourageant ses ministres à y effectuer des visites et à y lancer une série de projets.
"Caivano est une ville italienne, située dans la province de Naples, autrefois connue pour être sous l'emprise de la mafia et ayant été le théâtre de nombreux crimes qui ont secoué l'opinion publique. Pour reprendre le contrôle de la situation, le gouvernement de Meloni a mis en place un plan reposant principalement sur la force et l'autorité sécuritaire, ainsi que sur la réalisation de projets. C'est exactement ce qu'elle cherche à appliquer avec la Tunisie", a expliqué l'intervenant.
Ben Amor a souligné que l'ambassadeur italien à Tunis, Alessandro Brunazzi, nommé en février dernier, a déjà eu des entretiens avec 17 ministres jusqu'à présent. Selon les données publiées, il les a rencontrés plus souvent que le Premier ministre Ahmed Hachani, en plus de ses réunions avec les responsables des projets qu'il supervisait.
Pour ľinvité de Midi Show, cela témoigne de l'ampleur de l'infiltration, de l'influence et de la tentative de mettre en œuvre le plan de Meloni, qui a des répercussions humanitaires, principalement dans la situation actuelle des régions d'El Amra et de Jebeniana (Sfax).
Il a, par ailleurs, souligné que l'objectif unique de Meloni est d'empêcher l'arrivée des migrants irréguliers sur les côtes italiennes et de réduire leur nombre, quelles que soient les conséquences pour la Tunisie, qu'elle considère simplement comme un "point de passage".
Romdhane Ben Amor a insisté sur le fait que les dirigeants actuels de l'Europe, en particulier la Première ministre italienne, ne peuvent pas être considérés comme des partenaires fiables, car "ils soutiennent des approches racistes et le génocide à Gaza".
Aussi a-t-il appelé les autorités tunisiennes à reconsidérer la question des priorités, en matière de sécurité, soulignant que la protection des frontières doit se faire principalement par le contrôle des entrées. Il a, également, mis en cause la responsabilité de l'Union européenne envers les personnes bloquées en Tunisie et a demandé la création de voies de déplacement sûres pour elles.